Par Quentin et Hippolyte

Surgères

J'ai choisi de travailler avec les élèves du lycée sur la mise en image du quotidien. Ils ont chacun à leur disposition pendant plusieurs semaines un appareil photo jetable de 27 vues.

Pour faire davantage connaissance, et même amorcer avec certains la prise d'une ou de plusieurs photographies dans le cadre de ce projet, je leur ai demandé de me faire visiter Surgères.

Voici quelques unes des images que j'ai faites à l'occasion de cette balade, que je ne souhaitais pas touristique.

Sur la représentation du quotidien en photographie

En guise d'introduction au travail que je vais faire avec les élèves de deux classes du lycée et avec des internes sur la mise en image du quotidien, je leur ai montré le travail de plusieurs artistes/auteurs/photographes dont voici quelques extraits :

Errance de Raymond Depardon

© Raymond Depardon

Errance est un livre important. C'est un manifeste qui interroge la relation entre l'image et les mots. Dans Errance, Raymond Depardon confie ses doutes et ses convictions de photographe parti à travers monde. Il parle aussi des contraintes qu'il s'impose : son appareil photo, le choix du format vertical où l'horizon est à égalité entre le haut et le bas, etc. L'errance, selon lui, c'est quand il n'y a "plus de moments privilégiés, d'instants décisifs, d'instants exceptionnels, mais plutôt une quotidienneté".

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Des histoires vraies de Sophie Calle

J'ai diffusé aux élèves le film court extrait du DVD Contacts réalisé par Jean-Pierre Krief. 

Sophie Calle est une artiste photographe écrivaine et réalisatrice qui met en scène sa vie privée à travers des vraies fausses histoires. Dans Des histoires vraies, elle raconte des récits factuels à teneur autobiographique, souvent courts et drolatiques, qui sont accompagnés d'images. 

© Sophie Calle

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Everyday de Olivia Bee

Olivia Bee est une photographe américaine d'une vingtaine d'années. Elle photographie l'intimité de ses amis depuis dix ans. Elle offre une vision candide et gaie de l'adolescence. Elle publie et partage ses photographies sur Tumblr ou Flickr, génération oblige.

 

© Olivia Bee

Fable de Noël par Marie Sureaud

Mais où vont-ils?
Mais qu'attendent-ils?
Ah, oui !!! Le père Noël !
Encore faut-il qu'il puisse entrer avec son traîneau ...

Le lycée

Je viens de retrouver Bordeaux après deux semaines à Surgères pendant lesquelles je n'ai pas beaucoup vu le soleil. Le ciel et les nuages étaient souvent bas. Je ne me plaindrai pas parce que j'aime ces lumières hivernales à la fois douces et plates.

Pour prendre mes marques et m'approprier les lieux, j'ai commencé par photographier le lycée.

J'ai fait ces photographies à une heure où les élèves étaient en classe, pour ne pas me sentir observée. J'avais besoin de ce temps loin de l'agitation du quart d'heure de pause ou de l'heure du repas pour faire mes premières images.

Ces images sont vides. Elles ne sont pas très rassurantes. Je pense que c'est une question de distance. Je suis au début d'un projet, je photographie de loin. C'est la distance de mes premières images. Plus tard, dans quelques semaines, quand ce territoire me sera plus familier, je m'approcherai peut-être de mon sujet pour le photographier.

Merci de me renvoyer vos mails de cette semaine !

Suite à un petit souci informatique, je n'ai pas reçu les mails qui m'ont été envoyé cette semaine. Je vous remercie de bien vouloir me les envoyer à nouveau afin que je puisse publier vos images en ligne !
Rappel : L'adresse de correspondance pour la résidence est : residencepaysdaunis@gmail.com
A très bientôt !
Anne

Le droit à l'image ?

Pendant ma résidence, je vais photographier l'établissement, les élèves et les professeurs. Et les élèves vont également se photographier entre eux.
 
Même si au cours d’une prise de vue, il est évident que les élèves et les professeurs savent qu’ils sont photographiés, il est important de définir ensemble le cadre dans lequel les images produites pourront être utilisées. C’est la raison pour laquelle j’ai distribué un document intitulé "autorisation d’utilisation de photographies". 

Cette autorisation doit être limitée et circonstanciée le plus possible et signée par un adulte majeur responsable.
 
Cette autorisation me permet d’utiliser les photographies dans les cas suivants :

• Toutes opérations de promotion de l’auteur quel que soit le support (presse magazine, dossier de presse, internet, etc.) ;

• Toutes éditions et ouvrages de librairie concernant le travail de l’auteur ;

• Toutes expositions (galeries sans considération de statut ou d’accès) ;

• Sur le blog dédié à la résidence : http://residenceaulycee.blogspot.fr.

Les photographies pourront être publiées sur mon site (www.anneleroy.fr) ou sur le blog de la résidence, éditées ou exposées (pendant 10 ans). Cette autorisation garantit aussi que je suis la seule à pouvoir divulguer les photographies.

Cette autorisation définit le cadre dans lequel les photographies pourront être utilisées. Elle me protège moi en tant qu’auteur mais elle protège aussi les élèves et les professeurs photographiés de toute utilisation abusive ou détournée des images les représentant.

L'appartement

L'arrivée

Depuis lundi, je suis en résidence au lycée.

Je me suis installée dans mon appartement. Il se situe au rez-de-chaussée d’un petit immeuble collectif, dans l’enceinte du lycée. Il donne d’un côté sur la cour du lycée, de l’autre sur le stade. Chaque soir, depuis la cuisine, je profite en direct d’un match de l’équipe de foot ou de rugby locale. L’appartement est spacieux, meublé simplement et dans un style délicieusement rétro : lino, peintures pastel au mur et meubles en formica. Il y règne une température chaleureuse et rassurante.

J’ai une télécommande pour actionner la grille qui me permet d’aller et de venir librement. Mardi, à la nuit tombée, j’ai passé un long moment à m’agiter devant le portail. Je n’avais pas encore compris que l’ouverture de la grille se déclenchait avec l’avancée d’un véhicule. Maintenant je sais.

Cette semaine, j’ai pu profiter des petits plaisirs du quotidien au lycée : écouter la sonnerie retentir toutes les heures, manger à la cantine et traîner au CDI. Mais j’ai aussi pu déjeuner avec les enseignants et boire mon café dans la salle des profs. Je ne souffle pas d’un air blasé quand j’entends la sonnerie. Je crois que j’ai grandi comme on dit.

Les élèves m’observent, j’observe les élèves. C’est de bonne guerre. Je leur ai présenté mon travail à l’occasion d’une conférence. Ils m’ont posé des questions sur le métier de photographe, sur le format carré de mes images et sur ce long voyage que j’ai fait à la fin de mes études. « L’Inde, c’est loin, surtout à vélo » a fait remarquer l’un d’eux.

Mercredi, alors que je prenais mes marques et que je faisais mes premières photographies dans le lycée, un élève, Arthur, est venu me parler. J’ai été sciée par ses connaissances en photographie. J’espère qu’il viendra me montrer quelques unes de ses images.

Les élèves semblent pleins de ressources, pleins de surprises. J’ai hâte de davantage les rencontrer.