vendredi 15 mai 2015

Le Foyer, Anne Leroy



  

Je profite de ce post pour à nouveau remercier chaleureusement les élèves pour l'énergie qu'ils ont déployée pour fabriquer et installer ces magnifiques cloisons d'exposition. 

Accrochage du travail des élèves

 
  

Cette résidence qui s’est déroulée au lycée des Métiers du Bois du Pays d’Aunis a été l’occasion de s’interroger ensemble sur le quotidien et sa représentation en photographie.

Pendant l’hiver 2014-2015, j’ai mené des ateliers avec les élèves de deux classes et un groupe d’internes. Ils ont photographié l’ordinaire de leur vie lycéenne en autonomie avec des appareils photo jetables. Ainsi, chacun avait 27 vues à disposition pour donner à voir des fragments de sa journée : le trajet qu’il emprunte chaque jour, ce qu’il mange, le lieu où il vit, …

Ces photographies ont été mises en commun. Nous avons passé du temps à les regarder et à les associer les unes aux autres. Elles n’étaient plus privées mais partagées, échangées et discutées. Puis les mosaïques d’images que nous avons construites sur les murs de la classe sont devenues le support d’un discours sur le quotidien, construit collectivement. J’aime la vision spontanée qu’ils ont donnée de leur environnement familier.

J’ai voulu croiser nos regards. En parallèle, j’ai donc choisi de travailler sur les internes et leurs habitudes hors des salles de classe ou des ateliers. Cette contrainte a défini les contours d’un territoire à explorer : les espaces privés à l’internat, la maison des lycéens, la cantine, …

Les semaines ont passé et j’ai laissé le coutumier s’installer lentement. J’ai aimé traîner, comme eux, au self et au foyer. Au fil du temps, les élèves m’ont acceptée. J’ai tenté de comprendre leurs codes et leurs rituels. Souvent, ils m’ont laissé les observer et les photographier. Rarement, ils se sont agacés de ma présence ou de mes questions.

Vous pouvez voir la série Le Foyer sur mon site ici.
 
Confronter nos représentations sur le quotidien est un élément central de ce projet. Nos productions sont interdépendantes. La restitution collective de leur travail sous forme d’affichage sur les murs du lycée permet de créer un espace de dialogue et de réflexion autour de ces images, en dehors d’une galerie d’exposition ou d’une institution.

Affichage GRAND FORMAT et en STOP MOTION


Sur le quotidien - Par les élèves

Ces textes courts sont des extraits d’un travail d’écriture mené avec les élèves pendant la résidence.

Le quotidien, c’est répétitif.

Le quotidien pour moi c’est les hauts et les bas de la vie de tous les jours.

La semaine c’est toujours pareil, seuls les humeurs et le moral changent. L’hiver, le weekend, je vois ma famille et je reste chez moi à regarder la télé toute l’après midi.

On ne sait pas de quoi demain est fait.

Chaque jour, je me lève, je mange, je me lave, je m’habille, je prends le bus, je vais au bahut, je fume, je vais en cours, je mange, je fume, je retourne quatre heures en cours, je fume, je rentre, je fume, je mange, je regarde la télé, je sors, je mange, je ressors, je rentre, télé, dodo.

Le quotidien, c’est toujours la même chose, tous les jours.

Le lieu le plus important de mon quotidien, c’est ma chambre, il y a des posters sur les murs.
Le quotidien c’est être chez moi, dans un environnement stable, en famille.

Chaque jour est différent.

Le lieu le plus important de mon quotidien est ma chambre car c’est le seul endroit où je suis tranquille pour me reposer, pour discuter avec mes amis sur l’ordi ou au téléphone et pour me détendre.

Le quotidien c’est les habitudes, les gestes et les actions qui se répètent le plus souvent.

Je trouve que les jours se suivent mais ne se ressemblent pas.

Des jours on peut être triste, c’est la vie.

Ce qui est important, c’est de manger pour être en pleine forme et se sentir bien.

Le quotidien c’est cool.

Le quotidien, c’est la bataille pour la vie.

Le quotidien rend heureux quand il est rassurant, il est triste quand il rime avec routine.

Le quotidien c’est le présent.

Est-ce que les jours se suivent vraiment ?

Le quotidien est rempli d’actions, d’émotions, de sensations. Il n’est pas du tout monotone.

Mon quotidien, c’est la prise de conscience des choses qui m’entourent. Mon quotidien, c’est la peur et l’angoisse du futur, mais aussi la curiosité et l’impatience de celui-ci. Mon quotidien, c’est le plaisir des séances de rigolade, la poésie d’une image, d’un livre, d’un paysage, d’un mot.

C’est bizarre cette notion de temps.

J’aime le côté rassurant de la routine.

lundi 27 avril 2015

Vernissage



Vendredi 10 avril

Vendredi 10 avril dernier, j'ai convié les personnes qui ont gravité autour de la résidence à une rencontre à la galerie Cargo Bleu à Surgères où je présente, du 10 au 30 avril, la série Au Collège, réalisée en 2012 à l'occasion d'une résidence "Écritures de lumière" au collège François Rabelais à Niort avec le CACP Villa Pérochon.

Cette rencontre s'est poursuivie à la galerie Matière Première où j'ai vidéo-projeté une centaine de photographies sous la forme d'un diaporama intitulé Hors Champ. Il s'agit d'une sélection d'images, à la fois chronologique et thématique, qui propose un éclairage sur mes recherches visuelles pendant la résidence au lycée des Métiers du Bois du Pays d'Aunis.

En attendant la sortie de résidence à venir jeudi 23 avril...



















mardi 3 mars 2015

Mises en scène

En parallèle du travail que les élèves font sur le quotidien, dans une approche plus "documentaire" et avec à disposition les 27 vues d'un appareil photo jetable, je travaille avec eux sur des mises en scène, directement inspirées de récits, réels ou fictionnels que je leur ai préalablement demandé d'imaginer à l'écrit.

Ces scènes, intégralement refabriquées et parfois même rééclairées, sont le résultat d'une construction collective, où chaque élève était tour à tour photographe, directeur artistique ou modèle. Je les ai simplement accompagnés, dans le choix du cadre par exemple, mais aussi techniquement pour la manipulation des flashs et la mesure de la lumière.

Par les élèves de CAP ECMS :






Making-of avec les FPIL !




mardi 17 février 2015

En cours


A partir de la production des élèves avec les appareils photo jetables, nous construisons des mosaïques d'images sur le mur de la classe. Nous passons du temps les à regarder, à les commenter et à réfléchir à comment les rassembler sur le mur. Certaines ont des tonalités semblables, d'autres ont des sujets communs. Parfois, les images mises les unes à côté des autres nous racontent des histoires.

Je découvre avec plaisir ce que les élèves ont produit en dehors de mes interventions.

La photographie est un langage, une écriture. Nous essayons de nous en saisir.

La mise en commun du travail de chacun est une contrainte importante du projet. Les images ne sont plus privées, elles sont partagées, discutées et critiquées, et deviennent le support d'un discours sur le quotidien construit collectivement.

vendredi 6 février 2015

Petit dej' au self

La semaine prochaine, je serai de retour à Surgères pour mes deux dernières semaines de résidence. Nous sommes en plein chantier. J’ai fait beaucoup d’images, les élèves aussi.

Depuis mes premières images où j’ai photographié l’établissement, avec une frontalité et une certaine froideur apparente, je me suis rapprochée de mon sujet.

Les semaines passent. Les choses s’installent avec densité dans l’épaisseur du quotidien. Je traîne, je mange à la cantine et je bois des cafés au foyer. Les élèves s’habituent à ma présence, voire même m’oublient.

J’ai commencé à les photographier. Ce qui m’intéresse, c’est leur quotidien, en dehors de ce qui se passe en classe : autour du baby-foot au foyer, tôt le matin au self, dans les chambres de l’internat, …

J’ai sollicité certains élèves que j’avais très envie de photographier. Puis d’autres, par intérêt ou curiosité, sont venus me chercher.

Le bureau

A l'atelier




dimanche 11 janvier 2015

Je suis Charlie


Mercredi, des attentats ont été perpétrés à la rédaction de Charlie Hebdo et quatre otages ont été tués Porte de Vincennes. C'est entre colère, horreur et indignation que j'ai vécu cette fin de semaine dernière. Et c'est avec émotion que j'ai participé aux rassemblements à Niort samedi et à La Rochelle aujourd'hui. Des milliers de personnes sont descendues dans la rue - et le sont encore ce soir à Paris - pour dénoncer la barbarie de ces actes. 

Nous ne négocierons pas notre liberté d'expression.

Le lycée #2